De nombreux chevaux déclenchent chaque année des fourbures, et les conséquences peuvent être dramatiques, il est donc très important de contacter votre vétérinaire dès les premiers signes. La fourbure est un affection souvent mal comprise qui reflète les conditions de vie des chevaux.
La fourbure n'est pas qu'une maladie du pied!
La fourbure est une maladie systémique aux causes multiples et dont les conséquences touchent les tissus conjonctifs en général dont les lamelles du pied lorsqu'elle est déjà bien installée. On pense à tort que cette maladie ne concerne que les pieds, parce que c’est à leur niveau que les dégâts sont les plus visibles.
On dit souvent qu’une fourbure arrive suite à un déséquilibre du métabolisme de votre cheval comme un gros apport de sucres (poney qui passe la nuit dans la réserve de grains par exemple), un médicament ou une intoxication, une rétention placentaire suite à la mise bas, etc... C’est vrai que tout ces phénomènes peuvent avoir pour conséquence l'apparition d'une fourbure. Mais ce n’est en fait que l'élément déclencheur d'une suite d'évènements déjà bien présents.
La fourbure survient plus facilement chez les équidés rustique type poneys, chevaux arabes ou les ânes.
Chez le cheval en surpoids, la fourbure s'explique dans une grande majorité des cas par un dérèglement métabolique de la digestion des sucres. Le problème survient lorsque l’organisme du cheval doit faire face à un excès permanent de sucres dans l'organisme et en quantités bien supérieures à ce qu’il peut utiliser, c’est à dire lorsque son régime alimentaire est trop riche. Dans ce cas, les cellules cessent de répondre à l’action de l’insuline, hormone permettant normalement de réguler la glycémie ou le taux de sucres dans le sang. Elles ne consomment donc plus le sucre apporté par l’alimentation et le stockent sous forme de graisse dans l'ensemble du corps. Comme les cellules ne reçoivent plus de glucose, elles transmettent un signal au corps pour en recevoir et le cheval ressent la faim et mange d’autant plus alors que son organisme n’a plus la capacité d’utiliser le sucre consommé. C’est le cercle vicieux.
Cela commence par du surpoids et le taux très élevé de sucre dans le sang finit par entrainer un état inflammatoire général dont une des conséquence est la détérioration des lamelles qui se traduit par une désolidarisation du tissus conjonctif et de la phalange distale du pied. Elle est d’autant plus importante et rapide que le pied est long et les lamelles soumises à des tensions importantes.
La première cause possible d’une fourbure est donc le surpoids qui finit par dérégler le système hormonal du cheval. Dans les cas graves d’obésité avec résistance à l’insuline, on parle de SME, Syndrome Métabolique Equin.
Le système hormonal peut être également déréglé par le syndrome de Cushing. Le mécanisme diffère de celui du surpoids, mais la conséquence est la même : le cheval développe une résistance à l’insuline. Il en va de même pour tout ce qui va surcharger le foie, comme des toxines ou des corticostéroïdes. Dans tous les cas, le problème reste identique : la gestion des sucres. Et donc plus l’alimentation du cheval est riche en sucres et plus le risque de fourbure augmente.
Pour prévenir l’apparition d’une fourbure, il faut donc veiller à ce que votre cheval ne mange pas trop ni trop riche et qu’il ne soit pas en surpoids. Un régime alimentaire adapté à sa nature ainsi qu’une dose d’exercice suffisante.
Bon à savoir
La majorité des fourbures apparaissant entre avril et juillet, soyez particulièrement attentif à cette période et n’hésitez pas à attendre que l’herbe soit bien haute et sèche avant d’y remettre votre cheval. Soyez attentif et dites vous qu’une bonne gestion de pâture peut éviter bien des désagréments à votre cheval!
Le stress est lui aussi un facteur important puisque l’organisme d’un cheval stressé se prépare à la fuite. Pour agir, toutes ses cellules doivent être en capacité de fonctionner vite et fort. Le stress fait donc augmenter le taux de glucose dans le sang. Normalement, un stress est un état temporaire. Mais s’il se prolonge et que le taux de glucose dans le sang demeure trop élevé, le cheval peut développer une résistance à l’insuline qui pourra finir par déclencher une fourbure.
Principaux facteurs de stress pour un cheval
L’enfermement, le bruit, l’isolement, les mauvais rapports avec les autres chevaux qui l’entourent ou avec lesquels il vit. Pour lui épargner cela, rien de tel que la vie à l'extérieur avec un groupe qui lui convienne.
Au-delà des problèmes causés par un excès de glucose dans le sang, l’apparition d’une fourbure peut être favorisée par une paroi intestinale en mauvaise santé. En effet, la paroi intestinale permet le passage des nutriments dans le sang, mais elle est imperméable aux bactéries et autres micro-organismes qui digèrent les fibres pour le cheval. Mais dans certains cas le microbiote change de nature et produit des toxines qui endommagent la paroi intestinale. Cela se produit par exemple en cas de stress, ou si le cheval ingère trop de sucres qui ne peuvent pas tous être gérés par l’estomac et l’intestin grêle. Lorsque la paroi du gros intestin est altérée, elle peut devenir poreuse et laisser passer des toxines dans le sang, qui conduisent à la détérioration des tissus conjonctifs et notamment des lamelles. Il est donc impératif de veiller à ce que la flore intestinale de votre cheval soit en bonne santé. Pour cela, il faut lui fournir une alimentation adaptée, vous assurer qu’il vive dans un environnement sain et veiller à entretenir ou à restaurer cette flore dès lors qu’elle a pu être mise à mal par une période de stress physique (maladie, antibiotiques) ou psychologique.
La gravité de la fourbure dépendra non seulement du temps qui aura été mis à agir et de la qualité du traitement, mais aussi de l’état des pieds de votre cheval au moment où elle se sera déclenchée. Plus les lamelles seront soumises à contraintes et plus les conséquences seront graves. Si votre cheval a les pieds longs, une fourchette peu développée et une sole fine, il y a de fortes chances pour que l'os du pied plonge dans la boite cornée et viennent déformer la sole, voire la traverser. Dans ce cas, le pronostic ne sera pas très bon. Au contraire, si ses pieds sont courts, sans tensions sur la paroi, et présentent une fourchette large et développée ainsi qu’une sole épaisse et forte, même si les lamelles se dégradent, votre cheval a de fortes chances pour que ses phalanges gardent leur place naturelle et pour pouvoir développer très vite de nouvelles lamelles bien adhérentes. Un parage régulier est donc très important !
Prévenir la fourbure
Avec une vie équilibrée respectant ses besoins physiologiques : vie en groupe dans un espace suffisant ;
Avec une alimentation pauvre en sucres et de l'exercice ;
Avec à la bonne santé de son microbiote ;
Avec des pieds cours et forts grâce à un parage et un exercice réguliers.
Si toutes ces conditions ne sont pas réunies et qu’un élément vient déclencher le processus de la fourbure, vous la reconnaîtrez facilement.
Votre cheval aura:
les pieds chauds et de la fièvre ;
son pouls sera rapide et fort au niveau des membres ;
il semblera boiter des deux antérieurs et tentera de les soulager en reportant son poids vers l’arrière et en prenant une position caractéristique, campé du devant et sous lui du derrière ;
il mangera peu et semblera abattu.
Si vous observez ces signes, même légers, il vous faudra agir vite pour votre cheval !
Il faudra aussi restreindre son accès à toute nourriture riche, grain, herbe grasse ou foin coupé trop tôt. Evitez la mise au box car il doit bouger au maximum. En effet, le mouvement lui permettra de faire circuler le sang dans ses pieds enflammés et aidera son organisme à éliminer les déchets produits par la fourbure. Gardez-lui au moins un compagnon si possible afin qu’il reste actif et ne stresse pas, et si vous le nourrissez au foin, disposez-en plusieurs tas distants les uns des autres pour l’encourager à marcher autant que possible. Veillez à ce qu’il ne manque jamais d’eau.
Faites venir une personne qualifiée et compétente pour parer ses pieds s’ils sont longs. Cette personne devra éliminer toute tension sur la paroi et poser si nécessaire des pansements ou des semelles pour éviter une trop grande sensibilité du pied, là encore afin que le cheval marche un maximum.
Lors d'une fourbure, le corps de votre cheval est mis à rude épreuve. D’une part parce que son foie, ses reins et ses intestins doivent évacuer énormément de déchets, et d’autre part parce que la douleur de ses pieds le pousse à adopter des postures antalgiques pour limiter ses souffrances qui fatiguent énormément les muscles de son dos, de l’arrière de ses membres ainsi que ses abdominaux. Très vite, c’est tout le corps de votre cheval qui souffre.
L’ostéopathie s’avère être une approche très complémentaire de la médecine vétérinaire dans la prise en charge des fourbures. Elle apporte confort et accélère le retour vers l’homéostasie grâce aux différentes techniques manuelles pratiquées par votre ostéopathe équin et vient ainsi compléter les traitements allopathiques mis en place par votre vétérinaire:
🩸 Techniques fluidiques, pour améliorer la vascularisation du pied et favoriser l'élimination des dechets ;
🦠 Techniques myo-fasciales et viscérales, pour soutenir la digestion, le métabolisme et le microbiote ;
🧠 Techniques cranio-sacrées et réflexe pour stimuler le système nerveux et limiter le stress.
Prise à temps et bien gérée, une fourbure peut être bien soignée. Mais si vous perdez du temps et ne mettez pas en place tout ce qui est nécessaire, votre cheval risque de ne pas s’en remettre. Ce n’est pas une affection que l’on puisse prendre à la légère.
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Horsteo, thérapeute holistique spécialiste du cheval de sport organise des tournées régulières dans les Hauts-de France sur les secteurs de la métropole de Lille, Béthune, Arras, Cambrais, Valenciennes, Dunkerque, Calais, Boulogne et le Touquet.
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